Avantages du régime réel LMNP : pourquoi (et comment) en profiter pleinement en 2025

Le régime réel : l’arme fiscale n° 1 pour les bailleurs LMNP

Au premier abord, le micro-BIC paraît plus simple : 50 % d’abattement, pas de comptabilité élaborée. Mais dès que vos charges réelles et l’amortissement dépassent cet abattement, le régime réel efface tout ou partie de l’impôt pendant quinze à vingt ans.

L’amortissement du bien et du mobilier

Chaque année vous retranchez :

  • 3 % à 4 % de la valeur du logement,

  • 10 % à 15 % du mobilier (cuisine, literie, électroménager),

  • Les frais de notaire répartis sur cinq ans.

Cet amortissement se « recharge » tous les ans : plus vous conservez le bien, plus longtemps l’impôt reste à zéro.

L’amortissement est une charge « comptable » : on considère que votre logement et son mobilier « s’usent » chaque année. Cette usure fictive devient déductible de vos loyers.

Élément amortiDurée couranteTaux annuelExemple chiffré (logement 180 000 € / mobilier 12 000 €)
Corps du bâti25–30 ans3 % à 4 %≈ 6 000 € d’amortissement / an
Éléments techniques (chauffage, élec.)10–15 ans6 % à 10 %≈ 1 500 € / an
Mobilier & électroménager5–7 ans10 % à 20 %≈ 1 500 € / an
Frais de notaire5 ans (linéaire)20 %

≈ 800 € / an (sur 4 000 € de frais)

Pourquoi c’est puissant ?

  • Ces montants se déduisent chaque année de vos loyers ; ils reviennent donc « se recharger » automatiquement.

  • Même après la fin du prêt (lorsque les intérêts ne sont plus déductibles), il reste encore plusieurs années d’amortissement non consommé : le bouclier continue de fonctionner.

  • Si vous remplacez une cuisine ou achetez un nouveau canapé, un nouveau cycle d’amortissement démarre, prolongeant la neutralité fiscale.

En pratique : un studio de 180 000 € avec 12 000 € de mobilier peut amortir environ 9 000 € par an. Si les loyers bruts sont de 12 000 €, il ne reste quasiment rien à imposer.

Déduction intégrale des charges réelles

Au régime réel, chaque dépense liée à la location vient minorer le revenu :

  • intérêts d’emprunt ;

  • taxe foncière et CFE ;

  • assurance PNO ;

  • frais de syndic, petites réparations, rafraîchissements ;

  • honoraires de gestion ou logiciel comptable.

Le micro-BIC ignore ces lignes ; le régime réel les valorise, euro par euro.

Résultat : la somme charges réelles + amortissement dépasse souvent la moitié des loyers, ce qui rend l’abattement forfaitaire inefficace.


Exemple concret : micro-BIC vs régime réel

Micro-BICRégime réel
Loyers (studio Lille)12 000 €12 000 €
Abattement / Amort.– 6 000 € (forfait)– 8 000 € (amort.)
Charges réellesincluses– 2 000 €
Base imposable6 000 €0 €
Impôts + prélèv. sociaux≈ 1 800 €0 €
Application comptable159 €
Économie nette / an≈ 1 650 €
Économie sur 10 ans≈ 16 000 €

Autres avantages exclusifs au régime réel

Déficit reportable dix ans

Si vos charges > loyers, le déficit s’impute sur les bénéfices des dix exercices suivants : un « crédit d’impôt différé » que le micro-BIC ne propose pas.

Flexibilité dans le temps

Vous pouvez repasser au micro-BIC après trois ans de régime réel si vos charges diminuent (prêt remboursé, moins de travaux). Le chemin inverse est impossible : autant démarrer au réel dès l’achat.

Cohérence bancaire

Les banques apprécient une comptabilité détaillée ; un tableau d’amortissement clair renforce vos dossiers de financement pour un futur investissement.